"C'est parce que je roule en moi ces choses sombres, c’est parce que je vois l’aube dans les décombres, sur les trônes le mal, sur les autels la nuit, c’est parce que, sondant ce qui s’évanouit, bravant tout ce qui règne, aimant tout ce qui souffre, j’interroge l’abîme, étant moi-même gouffre; c’est parce que je suis parfois, mage inclément, sachant que la clarté trompe et que le bruit ment, tenté de reprocher aux cieux visionnaires leur crachement d’éclairs et leur toux de tonnerres; c’est parce que mon cœur, qui cherche son chemin, n’accepte le divin qu’autant qu’il est humain."

Victor Hugo - À l’Homme

Sur le versant sud, l’agglomération de Catane et ses trois cent mille habitants entretiennent un culte singulier vers le volcan le plus actif d’Europe et honorent avec dévotion leur protectrice, Sainte Agathe. Dans une socitété sicilienne catholique et patriarcale, ici à Catane le volcan est féminin, il est la mère, la piu bella montagna, la plus belle montagne.
La ferveur dévotionnelle d’une communauté pour sa protectrice, entité mystique, transcende les individus et les conditions sociales face à un risque commun. La prise de conscience de la vulnérabilité humaine en rapport avec son impuissance révèle son besoin d’unité.
Avec le désir de découvrir les fondements de cette relation fusionnelle qu’entretiennent les populations qui le côtoient, s’exprime le besoin d’être au plus près de la création. Je me suis laissé glisser dans les foules religieuses, dans les ruelles à peines éclairées pour capter l’essence même de la dévotion, la manifestion de l’union spirituelle entre un territoire et un peuple.
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