"Le fossé appelle, césure entre des mondes car le contact n’existe pas, il ne le peut, la cohabitation est imposée à la terre originelle, matrice du vivant, mouvement perpétuel au grés des poussées sismiques qui animent le coeur.Il impose cette voie, loin d’être un compromis, dans une attitude courageuse d’avancer dans cet espace conjoint dont les fonds sont les seuls repères auxquels se fier, ne laissant parfois à peine la possibilité d'entrevoir l’horizon. A quoi bon voir plus loin si l’on ne laisse ses pas glisser dans la boue pour se rattraper d’instinct. La forêt n’est jamais loin, le champ doit être traversé mais il reste toujours la raison d’aller par delà la cicatrice."​​​​​​​
Sur la route entre l'ouest et l'est, dans cette transhumance de l'océan à la mer, le passage par le massif centrale  pour rejoindre la Camargue  est devenu un pèlerinage. Par habitude, puis par conviction, je m'arrête chaque fois que cela est possible pour visiter Sarah, la vierge noire, dans la crypte des Saintes Maries de la Mer. Le voyageur que je suis, dans les grands comme dans les petits pas, cherche partout les chemins à défricher, quand ce ne sont pas ceux qui attendent d’être foulés foulés pour la première fois. Parfois la route comme une alternative au voyageur perdu, on peut aller loin sans réfléchir, en restant spectateur du paysage qui défile. Alors quelque chose se produit. Quelque chose de l'ordre du mystique car tout est question d’amour pour transformer le quotidien. Valla c'est le fossé en patois cévenol. C'est cette frontière que j'explore, à chaque instant. Il incarne l'inconfort de l'inconnu, il est en même temps le témoin de notre déracinement.
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